Agir avec les indiens Shipibo

Agir avec les indiens Shipibo

Les dessins traditionnels shipibo

 

Sur les vêtements, les poteries et sur différents objets artisanaux on trouve les motifs caractéristiques des Shipibo-Conibo. A l'occasion des fêtes, les Shipibo peignent aussi souvent ces motifs sur leurs mains et leurs visages. L'origine et la fonction de ces dessins sont difficiles à définir.  

Ce sont les femmes qui les exécutent, principalement sur les jupes. Les céramistes, également des femmes, sont aussi des spécialistes du motif. Un motif, que ce soit juste une ligne, celle d'une poterie par exemple, ou l'ensemble du motif de la poterie, peut avoir une signification et renvoyer à une histoire, un conte, et même à un chant spécifique. On peut ainsi voir des femmes chantées en suivant la ligne d'un motif.

Mais celui-ci n'est pas une partition proprement dite. Il s'agit plutôt d'une inspiration, propre à l'auteur, basée sur la connaissance d'un chant et d'un motif. L'auteur a le choix des ingrédients pour réaliser sa propre création. Aujourd'hui, on remarque d'ailleurs parfois de nouveaux motifs que les femmes ont pu observer sur des vêtements modernes par exemple.

Les dessins shipibo sont ainsi une création personnelle qui, bien que basés sur une tradition forte laissent une grande liberté à l'auteur. Cette conception du dessin, du chant, et d'une histoire (qui peut-être personnelle ou mythique, des ponts entre les deux est aussi bien sûr possible) est assez complexe à comprendre dans le sens ou nous, occidentaux, avons tendance à séparer la musique, l'art graphique, le chant, et le discours, en catégories différentes, alors que les shipibos relient le tout, et qui plus est dans le même élan créatif.

 

Pour les shipibo l'origine de ces motifs a de nombreuses explications. Certains contes relatent l'histoire d'une femme retrouvée morte et dont les vêtements étaient parés de ces magnifiques dessins, d'autres parlent d'un arbre sacré avec ces mêmes dessins. D'autres encore considèrent qu'ils viennent de l'absorption de l'ayahuasca, plante médicinale et boisson hallucinogène qui sert aux guérisseurs.

 

 

Voici le témoignage d'une femme shipibo :

 

J'ai appris à dessiner de ma mère et de ma grand-mère en faisant des jupes. Ce n'est pas facile, il faut bien réfléchir aux motifs avant de commencer. Quand on prend l'ayahuasca, en vision apparaissent de magnifiques dessins. Les dessins semblent sortir des animaux, des plantes, des fleurs, de son propre corps. De nos chants et de nos danses viennent aussi des dessins. Et puis par exemple, quand on voit l'arc-en-ciel on a des idées pour dessiner, pour choisir les couleurs.

Ils existent différents types de dessins :

- Les dessins arqués représentent les feuilles des arbres et les lianes arquées.

- Le dessin os, c'est l'os de poisson.  

- La queue de scorpion, c'est un dessin arqué avec .

- Les lignes en zig zag sont comme les dents du piranha.

- Il y a aussi la toile d'araignée.

- Les dessins de fleurs ce sont les petites bordures de différentes couleurs. Ils embellissent le dessin.

- On représente aussi souvent la queue des poissons.

- Les dessins de croix sont effectués pour se souvenir d'un parent disparu.

Les lignes aussi ont un nom. Il y a la ligne étoilée, la ligne dite en vagin de chienne, en uña de gato (littéralement griffe de chat, c'est un arbre qui possède de nombreuses qualités pharmaceutiques), en chaînes.

Voilà ce que je sais, mais il existe beaucoup d'autres histoires.

 



22/12/2006
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