Agir avec les indiens Shipibo

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La compassion du chaiconi

C’est l’histoire d’un homme peu aimé et trompé par sa femme. Il le savait mais ne lui reprochait rien.

Un jour l’amant de sa femme rentra de la pêche avec une grande quantité de beaux poissons. Le mari lui demanda alors où il avait fait pareille pêche ! L’amant lui indiqua une petite lagune en aval du fleuve qui n’a d’eau qu’à la saison des pluies. A cette époque le fleuve monte et rejoint cette lagune. Le fleuve avait amené avec lui de nombreux poissons, mais quand la saison des pluies s’était terminée le niveau du fleuve avait baissé et aujourd’hui il n’était plus en contact avec la lagune. Les nombreux poissons se retrouvaient ainsi prisonnier, et comme le niveau de la lagune baissait aussi, ont peu voir des centaines de poisson se débattre dans une étendu d’eau devenu trop petite. La pêche est donc facile et très abondante ! Les shipibos recherche toujours ces petites lagunes qui se vident à la saison sèche.

Mais la lagune dont parlait l’amant se trouvait dans un lieu que l’on disait enchanté et personne n’osait s’y rendre. Mais en réalité l’homme ne s’était pas rendu là bas. Son intention était d’y envoyer son ennemi pour qu’il disparaisse et qu’ainsi il puisse rester avec sa femme.

 

L’homme décida pourtant de braver le danger. Il marcha longtemps dans l’espoir de ramener une bonne pêche tout comme son rival. Il arriva afin à la lagune. Le plus silencieux possible il s’accroupit près de l’eau et observa la lagune. Il vit alors un mouvement étrange au milieu de la lagune, quelque chose bougeait juste sous l’eau. D’un coup ce mouvement se dirigea vers lui à toute vitesse déclenchant une vague sur l’eau. L’homme surpris et un peu inquiet se tint en alerte. De l’eau sortit deux énormes animaux menaçant qui lui fonçaient dessus. On aurait dit deux immenses loups mais avec une peau de dauphin. L’homme bondit à un arbre et prépara son arpon et ses flèches. Lorsque les loups arrivèrent au pied de l’arbre  il lança son arpon et en tua un. Les autres se sauvèrent aussitôt.

Un homme apparût alors au pied de l’arbre. Il était grand et habillé d’une grande cushma avec de magnifiques dessins ressemblant à ceux des shipibos. L’homme paraissait rassurant. Il demanda : Pourquoi as-tu tué mon chien ? Ils gardent la lagune !

L’homme comprenant qu’il avait  affaire à un chaiconi répondit en s’excusant : Je suis venu sur la lagune parce que l’on me l’a conseillé pour son abondance en poissons. L’homme qui était un chaiconi, un homme invisible, savait que l’homme n’était pas heureux dans son village, mais que son cœur était pur. Il lui dit : je suis venu te chercher car tu souffres trop dans ton village, viens avec moi !

L’homme pas trop rassuré de suivre ainsi un chaiconi le suivit pourtant. Ils embarquèrent tous les deux. Mais tous le temps du voyage l’homme devait garder les yeux fermés... Après quelques temps, l’homme ouvrit les yeux et il vit une autre lagune où se trouvait une communauté chaiconi. Les habitants l’invitèrent à manger en signe de bienvenu. Ils vivaient exactement comme les shipibos, chassant pêchant, tissant les mêmes motifs sur leur vêtements et leur poteries. Mais les chaiconis avait de nombreux secrets. Ils savaient quelles plantes permettait de voir les poissons dans l’eau la plus trouble, d’attirer le gibier dans les pièges, de guérir tous les maux. Petit à petit ils apprirent tous cela à l’homme. Après quelque temps, l’homme était devenu un très bon pêcheur, chasseur et guérisseur. Il avait reçut les enseignements des chaiconis.

Un jour ils l’emmenèrent rendre visite à sa mère dans son ancien village. Sa mère pleurait de joie d’admiration. Elle lui dit qu’elle le croyait mort. Son fils lui expliqua alors qu’il était venu pour la ramener avec lui. Ils s’en furent alors là où vivent les hommes invisibles et jusqu'à aujourd’hui ils vivent avec eux.

 

  
 
  


21/12/2006
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